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Baikal

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1 mai 2010

Side car russe, voyage authentique au lac Baikal en Sibérie

Vidéo sur un voyage au lac Baikal en side car russe, moyen de déplacement des pêcheurs locaux, sur la banquise du lac. Lac Baikal, Sibérie, Russie. Printemps 2010.

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1 mai 2010

En motoneige sur la glace du lac Baikal

Voyage motoneige sur la glace du lac Baikal en Sibérie.

1 mai 2010

Voyage en traîneau à chien sur le lac Baikla gelé !

Magnifique vidéo présentant un voyage en traîneau à chien sur la banquise du lac Baikal, en Sibérie / Russie.
Admirez des paysages splendides de la Sibérie avec l'équipe de BaikalNature !

21 février 2010

Baïkal dans la littérature

Mark Sergueev à propos du lac Baïkal

un écrivain d'origine de Sibérie

IMG_3970Le lac Baïkal est une étape incontournable pour tout celui qui vient en Sibérie. Nous l'approchons à peine que nous sommes déjà  touchés par son aura, ses vastes étendues et ses variations imprévisibles.  Ses eaux changent à chaque instant, du bleu délicat à l' “azuline” le plus scintillant.  Mais à peine quelques minutes s'écoulent que les voilà qui virent au gris, un gris de plomb, pour enfin se couvrir du noir le plus impénétrable. Le Baïkal semble vouloir rivaliser avec la taïga : il se décline en un camaïeu de vert - de la teinte subtile des premières herbes jusqu'à la couleur sombre des sapins. En hiver, les énormes " hummocks " absorbent toutes les couleurs du ciel.

L'histoire du Baïkal est tissée de légendes et de mythes. Les habitants les plus anciens de ces ports étaient les Kurykanes. Ils furent chassés par les Yakoutes qui, sous la pression des Bouriates, durent se retrancher plus au nord. C'est ensuite que vinrent les pionniers russes. Ils peuplèrent les forêts, les montagnes et le lac de leurs nombreux dieux et esprits. Avec ses 2000 kms de côte, le Baïkal dessine le tableau incomparable des énigmes et des miracles de la nature. Ses différents caps ne sont que réminiscences d'animaux fantastiques : Khoboy sur l'île Olkhone fige à jamais la corne d'une licorne, Dyrovatyi Cray est en realite un mammouth de pierre qui prend le lac comme abreuvoir. Nous venons au Lac Baïkal des que nous le pouvons, mais il signifie quelque chose de différent pour chacun d'entre nous. Aux yeux d'un enfant, c'est un pur conte de fées, pour un adolescent, il symbolise romantisme et liberté, pour un homme mûr, grandeur et force, un vieil homme, lui, y verra la représentation de la sagesse.

Valentin Raspoutine

BAÏKAL

Traduction de Jaques Imbert

Un des premiers Russes à proclamer son admiration pour le Baïkai fut l'archiprêtre Avvakoum. Il revenait d'exil chez les Daours et pendant l'été 1662 il dut traverser le "lac-mer" d'est en ouest. A cette occasion, il écrivit ceci :

"... Autour, montagnes hautes, éperons rocheux et fort hauts: j'ai couru vingt mille versies et davantage, et je n'en ai vu nulle part de semblables. A leur sommet des salles et des tourelles, des porches et des colonnes, une enceinte de pierre et de courtils, tout de la main de Dieu. L'oignon y pousse ainsi que l'ail, plus gros que celui de Romanov et très sucre. La aussi par les soins de Dieu croissent le chanvre et, dans les courtils, des herbes rouges et colorées, et de fort bonne odeur. Grande foison d'oiseaux, oies et cygnes, nagent sur la mer, ainsi que neige. Comme poissons, esturgeons et saumons, sterlets et omouls, lavarets et autres espèces à foison. L'eau est douce, mais des nerpes et des phoques barbus de forte taille y vivent ; dans le grand océan, du temps que j'étais sur la Mézèn, je n'en ai pas vu de pareils. Mais pour les poissons, ils y grouillent : esturgeons et saumons sont trop gras, impossible de les frire sur la poele : ce serait tout graisse. Et tout cela, le doux Christ l'a fuit pour les hommes, afin que sans inquiétude ils rendent louange à Dieu."

"Mer sacrée", "lac sacré", "eau sacrée", depuis-des temps immémoriaux les hommes ont ainsi qualifié le Baïkai, tant ils ont ïtï frappïs par son mystère et sa beauté, que ce soient les autochtones, les Russes qui arrivèrent sur ses rives des le XVIIème siècle, ou les voyageurs étrangers. Ce culte voué au Baïkai appelait la même ferveur chez les hommes primitifs et chez les gens déjà relativement civilisés ; peu importe qu'il reposât essentiellement pour les uns sur un certain mysticisme, pour les autres sur des considérations esthétiques ou scientifiques. La vue du Baïkal les saisissait tous de stupeur, car il ne s'intégrait pas aux représentations spirituelles ou materialistes des hommes: le Baïkal n'offrait aucun signe de reconnaissance, il n'était pas un lieu qui pouvait exister ici ou là, et il ne produisait pas sur l'àme l'effet habituel de la nature "impassible". Il était particulier, insolite, "la main de Dieu".

P7220289Avec le temps le Baïkal a été mesuré et étudie, ces dernières années notamment grâce à des appareils de plongée à grande profondeur. Pourvu des lors de données précises, il va faire l'objet de comparaisons. On le rapproche de la Caspienne, du Tanganyika. On a calculé qu'il contenait un cinquième de toute l'eau douce de la planète. On a expliqué sur son origine, on a recherché comment pouvaient s'y multiplier des espèces d'animaux, de poissons et de végétaux, les unes introuvables ailleurs, certaines attestées à des milliers de kilometres de là, dans d'autres parties du monde. Explications et hypothèses multiples ne coïncident d'ailleurs pas toutes entre elles. Le Baïkai n'est pas du genre ï dévoiler facilement ses mystères. Certes, pour ses caractères physiques il est mis à la page qui lui revient dans le livre des géants de la planète. Et il mérite cette place, tant il est vivant, grandiose et surhumain, incomparable et unique, lui qui sait la valeur et la vie qui lui ont été dévolues depuis la nuit des temps.

En effet, comment et à quoi comparer sa beauté ? Nous n 'affirmerons pas que rien au monde n 'est plus beau que le Baïkal. Chaque homme aime et chérit son pays ; pour l'Esquimau ou l'Aléoute la toundra et les immensités glacées representent le summum de la perfection et de la richesse naturelles. Dès la naissance nous nous imprégnons de l'air, du sel et du paysage natal ; ils influencent notre caractère et contribuent en bonne part au développement de notre être vital. C 'est donc peu dire que ces éléments nous sont chers ; nous sommes une partie d'eux, celle que le milieu naturel a faite ; on ne peut empêcher leur voix ancestrale et éternelle de parler en nous, et elle parle en nous. Il est donc insensé de comparer, sur une liste préférentielle, les glaces du Groenland aux sables du Sahara, la taïga sibérienne aux steppes de la Russie, et même le Baïkal à la Caspienne. On peut seulement exprimer les émotions dont ces lieux nous saisissent. Ils brillent tous des mille feux qui leur sont propres. Le plus souvent nos tentatives de comparaison relèvent de notre indifférence et de notre incapacité à apercevoir le caractère unique et non aléatoire de leur existence frénétique et tourmentée.

Cependant, la Nature, mère unique et universelle, a ses préférés, qu'elle a créés avec un zèle particulier, façonnés minutieusement et dotés d'un pouvoir spécifique. À coup sûr, il en fut ainsi du Baïkal. On l'appelle non sans raison le joyau de la Sibérie, mais nous n'allons pas maintenant évoquer ses richesses; c'est un autre sujet. La gloire et la consécration du Baïkal procèdent de son extraordinaire élan vital, de son esprit qui n'est pas obsolète ni du temps passé - comme bien des choses présentes -, mais d'aujourd'hui, insoumis au temps et aux métamorphoses, grandeur et puissance originelles, volonté native.

Je me souviens de cette longue promenade, en compagnie d'un camarade que j'avais invité, par l'ancien chemin du Tour du Baikal, un des endroits les plus beaux dans le sud du lac. On était en août, une saison bénie là-bas : l'eau se fait chaude, les hauteurs sont inondées de couleurs, même la pierre semble s'iriser; le soleil accaparé au loin les monts chauves fraichement enneigés des Saïan, qu 'un trompe-l'oeil nous offre presque à portée de la main : le lac a fait le plein de ses eaux grâce à la fonte des glaciers et repose, repu, reprenant vigueur avant les tempêtes d'automne : le poisson folâtre a l'envi tout près du bord, au cri des mouettes ; a chaque pas le chemin offre une baie s'offre au regard - framboise, groseille, cassis, daphné... En outre, une journée exceptionnelle : soleil, calme plat, chaleur, un air qui vibre, un Baïkal pur et quiet, des rochers au large scintillent ; le chemin recoit tantôt des hauteurs les effluves tièdes et poivrées par les herbesmures, tantôt du lac une profusion d'air marin, frais et vif.

Deux heures plus tard, mon camarade succombait à cette beauté qui l'avait assailli de toutes parts, sauvage et impétueuse, célébrant l'été dans une ode triomphale, cette beauté qu 'il n'aurait pu jusqu'alors imaginer. Je repète qu'elle était à son apogée, dans toute sa splendeur. Ajoutez à ce tableau les torrents qui dévalaient furieusement dans le lac : nous goutions leurs eaux, nous contemplions leur fusion sacramentelle et immolatoire au flot maternel commun, nous les voyions s'assagir dans l'éternité. Ajoutez les tunnels bien entretenus et construits avec art, qui semblaient être l'oeuvre de la nature, presqu'aussi nombreux ici que les kilomètres du chemin ; ils étaient surplombés par des amas rocheux parfois solennels et sévères, parfois bizarres, comme si une main désinvolte venait d'interrompre son jeu de cubes.

Mon camarade fut bientôt comblé de tout ce que l'homme peut recevoir d'impressions. Incapable de s'étonner et de s'enivrer davantage, il dut se taire. Je continuais de parler. Il sut qu'à mon premier contact avec le Baïkal - j'étais alors ïtudiant -, j'avais été trompé par la transparence de l'eau, car j'avais tenté de saisir depuis une barque des cailloux gisant à plus de quatre mètres de fond. Cette anecdote laissa mon camarade parfaitement indifférent. Un peu désappointé, je lui précisais qu 'ici on pouvait voir jusqu'à une profondeur de quarante mètres et qu'il ne l'avait pas remarqué, comme si cela était possible dans la Moskova qu'il longeait souvent en automobile. C 'est alors seulement que je devinai ce qui se passait en lui. Il n 'aurait pas été plus étonné si je lui avais dit qu'à deux ou trois cents mètres de fond on pouvait, dans le Baïkal, lire le millesime d'une pièce de deux kopecks. Il était rempli à ras bords, comme on dit.

Je m'en souviens, ce jour-là, c'est un phoque qui lui avait porté le coup de grace. Cet animal approche rarement le rivage, mais là, comme sur commande, il paressait dans l'eau tout près de nous, et quand je le montrai à mon camarade, celui-ci poussa un hurlement sauvage, il se mil à le héler avec des sifflements et à l'appeler par des gestes de la main, comme si c'était un petit chien. L'animal plongea immédiatement et mon camarade, abasourdi par cette apparition et sa propre réaction, s'enferma dans le mutisme, et cette fois-ci pour de bon.

Ce souvenir en soi insignifiant me servira de simple prétexte pour citer un passage de la longue lettre enthousiaste qu'il m'adressa peu après son retour du Baïkal. "Je me suis requinqué, il n'y a là rien d'extraordinaire, c'est banal. Mais cette fois, l'esprit aussi s'est tonifié en moi, l'esprit de là-bas, du Baïkal. Je le sens maintenant,je peux faire beaucoup ; sans grand effort je distingue ce qu 'il faut et ce qu'il ne faut pas faire. Quel bonheur d'avoir le Baïkal! Quand je me lève le matin, je m'incline de votre côte, vers notre pere le Baïkal, et je commence à remuer les montagnes..."

Je le comprends...

Mais mon camarade, il n'a vu qu'un tout petit morceau du Baïkal, et ceci par une magnifique journée d'été, quand tout aux alentours rend grâce au soleil et à la paix. Il ignore que par un jour semblable, ensoleillé et sans un souffle d'air, le lue peut se déchainer, comme pris par une rage sans cause apparente. C'est à ne pas en croire ses yeux : l'eau est étale, l'air est serein, mais on entend un grondement. C'est la vague qui arrive d'une zone de tempête, à des kilometres de là.

Il ne s'est jamais trouvé en plein sarma, koultouk ou bargousine. On designe ainsi les vents fous qui subitement surgissent des vallées fluviales et provoquent sur le Baïkal des ravages, soulevant parfois des vagues de quatre à six mètres. Le pêcheur du lac ne fera pas siennes les paroles de la chanson : "Ô bargousine, mets l 'onde en branle!".

Il n'a pas vu, mon camarade, le nord du Baïkal dans sa beauté rude et primitive qui vous fait perdre tout sens du temps et des affaires humaines, tant une éternité radieuse regne ici en maîtresse genereuse sur l'antique eau lustrale. Ces dernières années, d'ailleurs, l'homme se hâte là aussi, il met les bouchées doubles pour abréger selon son habitude les regnes, l'éternité, le calme et la beauté.

Il n 'est pas allé non plus dans la Baie des Sables ou l'ensoleillement annuel est meilleur que dans les stations balnéaires du Midi ; il ne s'est pas baigné dans le Golfe de Tchivyrkoui ou en été l'eau est aussi chaude que dans la Mer Noire.

baikal_0486Il ne connait pas le Baïkal l'hiver, quand la glace transparente balayée par les vents parait si mince que l'on voit, comme à travers une loupe, l'eau vivre et se mouvoir, et que l'on hésite à y poser le pied, alors qu'elle est épaisse d'un mètre et plus. Il n'a pas entendu, mon camarade, le Baïkal fracasser sans peine avant le printemps cette glace ou il creuse des crevasses insondables et infranchissables, et ou il érige ensuite dans un nouvel effort des cathédrales énormes taillées dans la merveilleuse banquise bleue.

Il n'a pas vécu ce conte féerique : c'est un voilier qui se précipite sur toi, toutes voiles de neige blanche déployees, puis un château fort qui plane dans les airs et descend doucement, comme pour se poser, ou alors des cygnes tout proches, aux têtes fièrement dressées, qui nagent vers toi en larges rangs serrés... Ces mirages, fréquents ici, sont à l'origine d'une quantité de légendes et de croyances.

En si peu de temps, mon camarade n'a pu ni voir ni entendre grand chose. Nous-mêmes, qui vivons pres du Baïkal, ne pouvons prétendre à bien le connaître, car il est impossible de le cerner et de le comprendre parfaitement. C'est qu'il est justement le Baïkal! Toujours différent, jamais semblable à lui-même, changeant à tout moment de couleurs et de nuances, de climat, de mouvements et d'esprit. Ah, l'esprit du Baïkal, c'est quelque chose de singulier, de vivant, qui vous fait croire aux vieilles légendes et vous pousse à vous demander dans un frisson métaphysique dans quelle mesure l'homme a la liberté, en certains lieux, de faire tout ce que bon lui semble.

Cependant, en un si court sejour et avec si peu d'impressions, mon ami a pu sinon comprendre, du moins sentir le Baïkal. En l'occurence, sentir dépend de nous, de notre aptitude à saisir la quintessence. Je le comprends quand il dit ce que le Baïkal a pu lui apporter grâce à cette simple promenade.

Le Baïkal devrait écraser l'homme par sa magnificence et sa taille : en lui tout est grand, large, immense et mysterieux. Il le grandit, au contraire. Vous éprouvez au Baïkal un rare sentiment d'exaltation et d'inspiration comme si l'éternité et la perfection que vous découvrez vous marquaient vous aussi de leur sceau secret et magique, comme si vous sentiez vous aussi passer sur votre visage le souffle d'une présence toute puissante et que pénétrait en vous une parcelle de ce mystere merveilleux qu'est l'existence. Vous êtes marque et distingue des l'instant ou vous êtes sur ce rivage, respirez cet air et buvez cette eau. Nulle part ailleurs vous n'aurez la sensation d'une symbiose si complète, et tant convoitée, avec la nature, une perception de celle-ci aussi profonde. Cet air vous grisera, vous fera tourner la tête et vous ravira si vite au-dessus de cette eau que vous en aurez le souffle coupé ; vous vous trouverez dans des lieux d'exception et de rêve d'ou vous reviendrez avec une espérance décuplée : vous avez la vie promise là, devant vous...

Le Baïkal purifie, inspire el redonne vigueur à l'âme et à la pensée...! On ne saurait quantifier ni définir cet effet, on ne peut que le sentir. Pour nous, il suffit qu 'il soit en nous.

Au retour d'une promenade, Lev Tolstoï notait ceci :

"Est-il possible qu 'au sein de cette nature enchanteresse persistent en l'homme des sentiments tels que la méchanceté, la vengeance, ou la fureur meurtrière ? Tout ce qui n 'est pas bon dans le coeur de l'homme devrait sans doute disparaître au contact de la nature, expression directe de la beauté et du bien. "

Cette discordance ancienne, séculaire, qui est la notre par rapport à cette terre ou nous vivons, voilà notre malheur de toujours.

La nature en soi est toujours morale. : seul l'homme sait la rendre immorale. Ne serait-ce pas elle, cette nature, qui nous maintient dans le cadre, plus ou moins raisonnable jusqu'alors, qui fixe noire état moral, ne serait-ce pas elle qui conforte notre sagesse et notre sens du bien ?! C'est elle qui avec ferveur, espoir et précaution, jour et nuit, fait valoir en nous les âmes des morts et celles de ceux qui ne sont pas encore nés, de ceux qui nous ont précèdes et de ceux qui nous succèderont. N'entendons-nous donc pas tous cet appel ? Jadis l'Evenk du Baïkal, avant d'abattre un bouleau pour assurer sa survie, longuement se frappait la poitrine et demandait pardon à l'arbre qu'il devait faire périr. Nous avons changé depuis. Toutefois si nous sommes capables de retenir la main indifférente que nous avons déjà portée non pas sur un bouleau, comme cela se passait deux ou trois cents ans auparavant, mais sur le Baïkal lui-même, n'est-ce pas parce que nous lui rendons au centuple ce que la nature et lui aussi ont mis en nous ? ! Le bien pour le bien, la bonté pour la bonté, selon le cercle anitque de l'être moral...

Le Baïkal, joyau et secret de la nature, existe non pour satisfaire des besoins productifs, mais pour que nous puissions en boire à satiété l'eau - sa principale richesse -, en admirer la majestueuse beauté et en respirer l'air precieux. Il n'a jamais refusé son secours à l'homme, mais à la seule condition que son eau reste pure, sa beauté entière, son air non pollué, et que la vie, en lui et autour de lui, soit intacte.

Cela avant tout nous est nécessaire. Baïkal, Baïkal...

Depuis longtemps déjà il est le symbole de notre lien avec la nature, et de nos jours trop de choses dépendent du sort qui lui est reservé : être ou ne pas être assuré de sa pureté et de son intégrité. Cela ne serait pas une nouvelle borne franchie par l'homme, ni une nouvelle conquête, mais l'ultime frontière : au-delà du Baïkal il ne reste plus rien qui puisse arrâter l'homme dans sa démesure transformatrice.

On ne peut s'empêcher de répéter à la suite de mon camarade : quel bonheur d'avoir le Baïkal! Puissant, riche, majestueux, brillant d'innombrables beautés, souverain et inconnu, oui, quel bonheur de l'avoir!


1 - Avvakoum (1620 - 1682) : homme d'église et écrivain, il fut à l'origine du raskol, le schisme des vieux-croyants.
2 - Romanov: petite ville (aujourd'hui Tutaevo) de la Haute-Volga, très connue en Russie pour ses oignons.
3 - La Mézèn fleuve sibérien se jetant dans la mer de Barents.

13 février 2010

Parc national Zabaïkalski, lac Baïkal

121Le parc national Zabaïkalski se trouve sur le territoire de la république de Bouriatie, au bord est du lac Baïkal. Il avoisine avec la réserve Bargouzinski au nord. Le parc possède 3 localités (Kourboulik, Manakhovo).

Le parc national Zabaïkalski a été fondé en 1986 dans le but de sauvegarder l'écosystème  naturel unique du lac Baïkal. La superficie du parc est de 270000 ha.

Le climat du parc est continental, l’hiver est long et froid, l’été est chaud et parfois aride. C’est le lac Baïkal qui exerce une influence qui atténue le climat de la partie côtière du parc. La température moyenne en janvier est de près de -19° C, et en juillet de +14° C. Dans les montagnes la température moyenne en janvier est beaucoup plus basse, elle atteint parfois -30° C. C’est très rarement que l’eau dans le Baïkal se réchauffe jusqu’à +14° C.

Le parc national Zabaïkalski se trouve dans une région typique de la taïga et de montagnes où le relief montagnard prédomine. On distingue quelques grandes régions orographiques au sein du parc : la chaîne Bargouzinski, la chaîne de la presqu’île Sviatoï Nos, l’isthme Tchivyrkouïski et les îles Ouchkani. L’isthme Tchivyrkouïski relie la presqu’île Sviatoï Nos au bord est du lac Baïkal. Les îles Ouchkani sont les sommets de la chaîne Akadémitcheski dont la plupart se trouve au-dessous de l’eau.

La frontière terrestre du parc national passe par la ligne de partage des eaux de la rivière Bargouzine qui coule hors le territoire du parc. La parc héberge un grand nombre de petites rivières qui se jettent dans le Baïkal. Les plus grands lacs du parc – Arangatouï et Mali (petit) Arangatouï – se trouvent sur l’hystme qui les relie au golfe Tchivyrkouïski. Le parc possède aussi des sources minérales chaudes dont les plus célèbres se trouvent dans la baie Zméinaïa.

La flore du parc est caractérisée par une forte alternance des altitudes, ce qui est propre à toute région montagnarde. Les arbres qui y prédominent sont le pin, le cèdre nain, le cèdre, le mélèze et l'épicéa. Les arbres feuillus ne sont pas nombreux. Les parties les plus humides du littoral du Baïkal sont couvertes de forêts d’épicéa. Plusieurs plantes sont d'ailleurs  endémiques, rares ou même des vestiges datant d'une autre époque.

La faune du parc comprend 44 espèces de mammifères, 241 espèces d’oiseaux, 3 espèces de reptiles et 3 espèces d’amphibiens. Les mammifères les plus nombreux sont le zibeline, l'écureuil, l'ondatra, le lièvre blanc, l'hermine, l'ours brun, le cerf et l'élan. Les îles Ouchkani représentent le gîte principal des phoques du Baïkal (nerpa). Les eaux du Baïkal et les rivières qui coulent sur le territoire du parc sont riches en poissons. Le golfe Tchivyrkouïski est un des lieux principal pour le frai du Corégone de lac.

Le parc national Zabaïkalski possède plusieurs spécimens uniques de la nature, par exemples les monuments paysagers de la nature : les îles Ouchkani, les sables « sonnants » du cap Tourali, les sources chaudes, etc. Le parc possède aussi des monuments archéologiques, de l’histoire et de la nature : camps de l’époque néolithique, localités de l’âge du bronze et du début de l’âge de fer, tombes de nomade du XIV sciècle. On effectue des recherches scientifiques sur le territoire du parc et on élabore des trajets touristiques permettant de sauvegarder la nature unique du parc national Zabaïkalski.

Source: Parc national Zabaïkalski, © www.BaikalNature.fr

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13 février 2010

L'eau du Baïkal

IMG_0293L’expression « l’eau du Baïkal » est déjà devenue une marque mondialement connue : un étalon de la pureté et de la qualité d'eau potable. La température de l’eau reste presque toujours la même, +4˚С et ne se chauffe jusqu’à +22-24˚С que dans les baies en juillet et en août. En hiver la température de l’eau au-dessous de la glace ne dépasse jamais +0,2˚С.

D’après sa composition chimique l’eau est presque distillée. Un litre d’eau ne contient que 20 mg de substances minérales, c’est pourquoi il n’y a jamais de dépôt de tartre dans les bouilloires et les machines à laver des Irkoutiens et habitants des bords du lac. L’eau est extrêmement transparente, on peut voir un disque blanc à une profondeur de 40 m.

07q0Le niveau général de l’eau du Baïkal diminue avec le temps et a presque déjà atteint les indices qu’il avait avant la construction de la centrale hydroélectrique. A travers tout le bassin du lac ce niveau varie de 1m. Une telle variation s’explique essentiellement par l’influence du vent qui déplace les masses d’eau. Le Baïkal ne connaît pas de marée comme tous les autres bassins intérieurs. Il n’y a presque pas de courants, on ne peut les observer que le long du rivage et leur influence est insignifiante.

Source: L'eau du Baïkal, © www.BaikalNature.fr

13 février 2010

La banquise du Baikal

baikal

Chaque année, Le Baïkal se couvre d'une calotte glaciaire. Le gel de l'eau commence avec les premiers froids. Au mois de décembre, les tempêtes forment sur les rives des " sokouï ", sortes de stalactites et stalagmites, dont la hauteur atteint par endroits plus de 10 mètres. Quand le froid s'intensifie, une bouillie de glace, la " chouga ", apparait sur le lac à la formation de laquelle participent les chutes de neige et les remontées de glace depuis le fond. Cette bouillie se soude au fur et à mesure en plaques, en radeaux. Par endroits l'eau est prise par les froids telle qu'elle et donne alors une glace absolument lisse et transparente. Le gel definitif débute en novembre dans des baies de petites profondeurs ou l'eau se refroidit le plus vite. Lorsque la température descend à -20°C, pendant 3 à 4 jours, la banquise s'epaissit rapidement et de facon extrème, de 5 à 7 cm par jour. Dans le courant de la première moitie de janvier la banquise couvre tout le lac. Dans sa partie sud le Baïkal est couvert pendant 4 à 4 mois et demi, au nord pendant 6 à 6 mois et demi. L'épaisseur de la glace varie de 70 à 130 cm. Les blocs de glace atteignent une hauteur de 3 mètres, et certains culminent même à plus de 5 mètres.

09La glace du Baïkal est plus solide que celle des océans car l'eau du lac n'est pas salée. Un mètre carré de glace épaisse de 50 cm peut supporter 15 tonnes, c'est pourquoi en hiver on peut s'y déplacer à l'aide de n'importe quel moyen de transport. Le seul danger provient des failles dans la banquise, failles dont la largeur varie de 0,5 à 2 mètres et qui s'étendent sur des dizaines de kilomètres. Plusieurs de ces failles ne gèlent pas de tout l'hiver, se contractant et s'élargissant régulièrement. Ces failles appelées " stanovaya schel " apparaissent chaque année aux mêmes endroits, elles forment des sutures thermiques de glace et servent d'articulations à la banquise. Il existe aussi de petites fissures, les " treschiny ", de quelques centimètres de largeur, dont la formation résulte du changement de température entre le jour et la nuit. Leur formation est très fréquente au printemps. Absolument sans danger, elles peuvent effrayer les personnes non averties car leur formation s'accompagne d'un bruit comparable à celui d'une salve d'artillerie.

Les clairières ou " propariny " représentent un autre danger. Elles sont formées par la remontée d'eaux chaudes, qu'il s'agisse de sources thermales, de courants ou d'un apport de cours d'eau. Elles sont dangereuses uniquement pour les voitures, très rarement pour les piétons. Les régions concernées sont cartographiées et les guides doivent savoir les déceler.

Le long de la côte nord-ouest et dans la Petite Mer, la glace n'est généralement pas couverte de neige et reste donc transparente. Au travers de cette glace polie par le vent, à proximite des berges, on peut apercevoir le fond du lac et mieux encore, des poissons et des écrevisses !

En mars la banquise se modifie sous l'action du dégel, elle se dilate plus qu'elle ne se contracte. Si le mouvement de la banquise rencontre un obstacle, un haut-fond ou une falaise, celui-ci la fait émerger, formant des amas de glace de grande taille. Les chevauchements de glace, les " nadvigui lda " peuvent broyer des bateaux ou des pontons de bois et atteindre une dizaine de mètres de haut.

La glace s'épaissit jusqu'à la fin mars pour commencer à s'amenuiser au mois d'avril. La fonte commence pres du cap Kadilny, dans le sud ou jaillissent des sources sous- lacustres, et se termine aux alentours des 9 au 14 juin par le nord du Baïkal.

Sources : © www.lacbaikal.org, www.baikalnature.fr

13 février 2010

Climat du Baïkal

baikal_01_5La caractéristique principale du climat au Baïkal est son instabilité, son contraste, resultant de l'ensemble des facteurs orographiques, hydrologiques et atmosphériques du bassin. Le lac est situé au centre de la Sibérie Orientale qui possède un climat continental caractérisé par des écarts de températures importants entre l'hiver et l'été, mais qui garde des caractéristiques de climat océanique avec des températures saisonnières tempérées : un hiver relativement doux et un été frais. Les énormes masses d'eau se réchauffent jusqu'à une profondeur de 200 à 250 mètres en période estivale et accumulent de ce fait une grande quantité de chaleur. La différence entre le climat baïkalien et celui de la Sibérie Orientale surprend, surtout si nous comparons les températures de l'air à Irkoutsk et à Listvianka (sur la rive du Baïkal) alors que la distance qui les sépare n'est que de 70 kilomètres.

La température maximale enregistrée à Irkoutsk est de +36°C, la minimale de -50°C. La température moyenne annuelle à Irkoutsk a augmenté ces dernières décennies de -1,4°C à -0,9°C. Au Baïkal, les températures moyennes annuelles mesurées par les stations météorologiques se présentent de la facon suivante : dans la partie sud, elle est de -0,7°C, au centre du lac, de -1,6°C et au nord elle atteint -3,6°C. L'endroit le plus chaud du Baïkal se situe dans la Baie des sables (Boukhta pestchanaya) ou la température annuelle moyenne de l'air atteint +0,4°C.

baikal_01Si la température moyenne annuelle n'est pas élevée au Baïkal, on ne peut pour autant se plaindre d'un manque de soleil. L'ensoleillement y dépasse les 2500 heures par an. En comparaison, rappelons que la station thermale " Les eaux minerales du Caucase " bénéficie d'un ensoleillement de 2000 heures par an. En Europe de l'ouest, approximativement aux mêmes latitudes, les Orcades connaissent une insolation de moins de 1100 heures par an; Brest est ensoleillée à raison de 1730 heures par an. Et c'est donc à juste titre que le Baïkal revendique son droit d'etre nommé " le royaume de soleil ".

Le bassin du Baïkal représente une suite d'espaces montagneux et de plateaux, ceci explique la disparité des repartitions des précipitations. D'après les conditions climatiques, on dénombre quelques zones ou l'importance des précipitations varie de 187 à 1324 mm par an. Le maximum des précipitations s'observe sur la côte sud-est du lac (800 mm sur le littoral et 1200 à 1324 mm dans les montagnes du Khamar-Daban), les précipitations les plus faibles, 187 à 259 mm, tombent sur l'île d'Olkhone, l'archipel Ouchkani et les côtes de la Petite Mer (Maloé Moré).

Source: Climat du Baïkal

2010 © www.lacbaikal.org

13 février 2010

Lac Baikal, par Wikipedia

Situé dans le sud de la Sibérie, en Russie orientale, le lac Baïkal (en russe : Озеро Байкал), mer d'eau douce sacrée pour ses premiers habitants, les Bouriates d'origine mongole, représente la plus grande réserve d'eau douce liquide au monde (23 400 km3). Sa transparence est unique et la visibilité parfaite jusqu'à 40 mètres de profondeur. Il est parfois surnommé « Perle de Sibérie ».

Orienté du SSO au NNE, il s'étend sur une longueur de 636 km avec une largeur moyenne de 48 km et une superficie de 31 500 km2, ce qui fait de lui le 8e plus grand lac du monde[1]. C'est le lac le plus profond du monde(jusqu'à 1 680 m d'épaisseur d'eau, reposant sur 7 000 mètres de sédiments). Son volume d'eau (23 600 km3) represente environ 260 fois celui du lac Léman, soit autant que la mer Baltique ou que les 5 grands lacs nord-américains (Lac Supérieur, Lac Michigan, Lac Huron, Lac Erié, Lac Ontario) réunis[1]. Il représente 20 % du volume mondial d'eau douce contenue dans les lacs et les rivières[2].

Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_Baikal

6 février 2010

Baïkal - Lac de Superlatifs

Quand on parle du Baïkal, de ce trésor précieux de la nature, il est impossible de se passer de superlatifs. C'est le plus ancien lac du monde, le plus profond et le plus pur : on éprouve le vertige quand on regarde un peu trop longtemps les pierres, situées par 40 mètres de fond! Le Baikal est le plus grand réservoir d'eau douce du monde (un cinquième des réserves mondiales). Toutefois, cette longue énumération de données nous surprendra moins encore que la connaissance du Baïkal vivant. Pour comprendre l'attraction et la force du Baïkal, il faut demeurer près du lac, respirer l'air de la taïga, communiquer avec les autochtones. Mais ne vous avisez pas de lui donner le nom de lac ! Le Baïkal est une mer pour ceux qui habitent ses rivages et en vivent. Pour les chamans, le Baïkal est une mer sacrée - et plus encore : le centre énergétique de la planète. Pour nous, sibériens, il est un paradis naturel, riche d'une flore et d'une faune exceptionnelles. Les populations turques qui vivaient autrefois ici appellaient le Baïkal le “baj-koul”, ce qui signifie “le lac riche”. Et c'est bien vrai. Ici toutes les zones climatiques de la planète se mêlent harmonieusement et près de 3.000 espèces animales et végétales y cohabitent, dont les trois quarts sont endémiques - elles ne sont présentes que dans ses eaux et sur ses berges.

Source : © www.lacbaikal.org

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